Le Berger Lorrain

Le « couteau de berger » dit « couteau de berger Lorrain » est un élément indissociable de la tradition rurale de la Lorraine rurale du XIXe siècle et du début du XXe siècle.
Le couteau dit « berger » avait deux lames dont une servait à soigner les pattes des moutons. Cette lame était dite « piétin ». Pour éliminer le piétin du pied de la brebis, le berger se saisissait de son couteau de berger, immobilisait l’animal sur le dos et lui nettoyait les sabots.
L’hiver, dans les villages, de la vallée de la Chée, autour de Louppy le Petit, dans toutes les communes environnantes et principalement à Condé en Barrois, à Louppy le Château et à Laheycourt, les fermiers trouvaient une activité complémentaire saisonnière en fabriquant artisanalement des couteaux à la ferme. Parents et enfants des paysans migraient de façon saisonnière vers les départements du Nord de la France, la Champagne, la Suisse, comme rémouleurs itinérants et colporteurs. Ils emmenaient les couteaux produits à la ferme lors de la basse-saison, pour s’assurer un revenu complémentaire et des couteaux produits par une dizaine de couteliers-artisans de villages de la vallée : Vavaincourt, Louppy le Château, Laimont, Villotte devant Louppy, Vaubecourt.

En 1891, seuls les ateliers de coutellerie de poche de Hacquin à Villotte devant Louppy et Couturier à Vaubecourt restaient en activité. Ils fabriquaient des couteaux fermants de charretier, de berger et des couteaux fermants dits « boucher ».

La fabrication de ces modèles de couteaux « berger » ou « boucher » a été reprise à Nogent, Thiers et Solingen. Ce couteau restant très demandé par la clientèle de mineurs du Nord de la France, les fabricants de coutellerie thiernois le surnommèrent « le mineur ».